vendredi 15 mai 2020

en résonance (7) "le parti pris des formes"




aquarelle : JJDorio / le parti pris des formes




LE PARTI PRIS DES FORMES comme par exemple l’écorce d’un platane qui écoute dans la Cour des Poissons de la musique tzigane, ou les pelures d’aulx qui dansent la sarabande dans un livre de cuisine jaune et plein de boue ( ?), ou encore, le parti pris des formes, en moins massif lyrique, (poussant) « loin de nos yeux, la fuyante peinture »*. 

*Jules de la Mesnardière (ça ne s’invente pas) mort en 1663. 


23 08 18



***



LE PARTI PRIS DES FORMES 


Le lion dort l’œil ouvert
il n’est pas séant que le roi dorme

King a grandi
il rêve de combats majestueux
héroïques
dans sa robe de noblesse
celle-là même tachée de sang
l’homme à l'affût l’a trahi
une brûlure une douleur un cri
il a deux trous rouges à son flan
sa crinière répandue sur son mufle
son œil d’or ouvert
il dort
il rêve de tortue
de terre ancestrale
de fil d’Ariane et de délivrance

dans son œil l’or sa lettre de noblesse
le calme l’a envahi dans ce grand chaos


Maria-D
23 08 2018



***


                                                     Parti pris
                                                     forme ou désespoir 
                                                     Je ne comprends pas ce monde 
                                                     qui m’échappe en permanence 
                                                     ce monde de désir mêlé d’indifférence 
                                                     Je prends le parti « le parti pris des choses »* de ce tableau ardent 
                                                     silencieuse requête 
                                                     invocation peut-être 
                                                     Le parti pris des formes 
                                                     comme par exemple celle d’une grande sphère 
                                                     au cœur du vivant

*F. Ponge
J...
15 mai 2020



***


                         -
                         Le chien à la robe flamme, 
                         au regard transparent, 
                         se mit à rêver liberté 

                         mais 

                         l'homme, 

                         ce Maître Tout Puissant, 
                         cet abruti, 
                         fils barbelés avait plantés. 

                         L'espoir insensé fit couler le sang. 
                         -

Bourrache
15 mai 2020



***



                                          des ombres des traits de lumière 
                                          un vide un plein 
                                          à peine une pensée qui frémit 
                                          une idée peut-être 
                                          qui prend forme 
                                          que l'œil tente de suivre 
                                          puis en perd le fil 
                                          tout est flou 
                                          la vie reprend


15 mai 2020



***



C'est l'instant baroque
D'oiseaux arborescents
Dressés sur leurs ergots
D'un Cogito finissant

C'est l'instant rebelle
La nature en furie
Soufflant ses fleurs sauvages
Des dessins primitifs

C'est le seul Paradis
Où l'Esprit ne peut exister
Que par la geste d'un corps
 Qui souffle et souffre

L'amour la mer la mort


15 mai 2020



***



L’amour la mère l’amor
le souffle jaillissant
en amour les yeux clos
la vie est une abeille

en cet instant nouveau
la marrée approchant
sa plainte sur la mer
quand la blessure crie

 oiseaux des altitudes
et des hautes demeures
le cœur des pauvres est bon
ta mère dans son ciel
reprise encore ton lange


Maria-D
15 mai 2020



***



deux visages
s'entrecroisent
l'un à la bouche rouge
l'autre à la bouche noir
deux visages me parlent
anges de vie
anges de mort
je ne sais
janus au doubles visages
qui se cache
dans nos visages
celui qui rit celui qui pleure
bonheur et malheur
s'entremêlent
 je vois aussi
le visage de l'étonné
l'enfant émerveillé
qu'on a baillonné


15 mai 2020



***



Le nez de Cyrano là
Derrière les épines
Un roc un pic un cap
Ne rions point sous cape

Je vois là
Son œil qui frétille
Dans son autre une larme
Un frisson qui s’éveille

C’est un secret
Au creux de son oreille
A sa bouche un baiser
Qui fait un bruit d’abeille

Dans son cœur un poinçon
Qui le tue peu à peu
Un clair rayon de lune
Venu pour l'emporter


Anonyme
15 mai 2020






vous qui passez par ici
observez l'aquarelle et si le cœur vous le dit 
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
"LE PARTI PRIS DES FORMES"

11 commentaires:

J... a dit…

Parti pris
forme ou désespoir
Je ne comprends pas ce monde
qui m’échappe en permanence
ce monde de désir mêlé d’indifférence
Je prends le parti
« le parti pris des choses »* de ce tableau ardent
silencieuse requête
invocation peut-être
Le parti pris des formes
comme par exemple celle d’une grande sphère
au cœur du vivant

* F. Ponge

♥♥♥

Bourrache a dit…

-
Le chien à la robe flamme,
au regard transparent,
se mit à rêver liberté

mais

l'homme,

ce Maître Tout Puissant,
cet abruti,
fils barbelés avait plantés.

L'espoir insensé fit couler le sang.
-

Laura-Solange a dit…

des ombres des traits de lumière
un vide un plein
à peine une pensée qui frémit
une idée peut-être
qui prend forme
que l'oeil tente de suivre
puis en perd le fil
tout est flou
la vie reprend

mémoire du silence a dit…

Merci à vous chères pour vos résonances
poétiques, humaines, humanistes et philosophiques

Je suis heureuse de ce compagnonnage et remercie l'ami Dorio de l'avoir provoqué...

bon jour à vous

mémoire du silence a dit…

et puis aussi
lire Estourelle
qui vient de résonner
sur la note précédente

merci à elle
pour ce clin d'oeil

DORIO a dit…

C'est l'instant baroque
D'oiseaux arborescents
Dressés sur leurs ergots
D'un Cogito finissant

C'est l'instant rebelle
La nature en furie
Soufflant ses fleurs sauvages
Des dessins primitifs

C'est le seul Paradis
Où l'Esprit ne peut exister
Que par la geste d'un corps
Qui souffle et souffre

L'amour la mer la mort





mémoire du silence a dit…

L’amour la mère l’amor
le souffle jaillissant
en amour les yeux clos
la vie est une abeille

en cet instant nouveau
la marrée approchant
sa plainte sur la mer
quand la blessure crie

oiseaux des altitudes
et des hautes demeures
le cœur des pauvres est bon
ta mère dans son ciel
reprise encore ton lange

Estourelle a dit…

deux visages
s'entrecroisent
l'un à la bouche rouge
l'autre à la bouche noir
deux visages me parlent
anges de vie
anges de mort
je ne sais
janus au doubles visages
qui se cache
dans nos visages
celui qui rit celui qui pleure
bonheur et malheur
s'entremêlent
je vois aussi
le visage de l'étonné
l'enfant émerveillé
qu'on a baillonné

Merci Maria pour Jean Ferrat
Merci à toi et à JJ Dorio pour cette belle idée!

mémoire du silence a dit…

Cela me plait Estourelle ces partages sans compétition, ni concourir, simplement pour le plaisir des mots et des images partagés ... merci tout grand à toi et à ton coeur pour te prêter au jeu poétique... Dorio sait donner le "la" ... oui, merci à lui surtout.

Anonyme a dit…

Le nez de Cyrano là
Derrière les épines
Un roc un pic un cap
Ne rions point sous cape

Je vois là
Son œil qui frétille
Dans son autre une larme
Un frisson qui s’éveille

C’est un secret
Au creux de son oreille
A sa bouche un baiser
Qui fait un bruit d’abeille

Dans son cœur un poinçon
Qui le tue peu à peu
Un clair rayon de lune
Venu pour l'emporter

mémoire du silence a dit…

Oh ! Anonyme Merci merci
si vous saviez comme j'aime Cyrano
sous toutes ses formes, sans parti pris aucun
merci ... je le vois là maintenant, je ne vois plus que lui ... ;-)